Quand le Street Art rencontre la maladie d’Alzheimer dans un lieu unique en France. Comme un ovni dans le domaine du street art, c’est un projet participatif qui questionne, rassemble et permet en outre de renforcer les liens entre la Côte d’Azur et le Québec.
L’origine du projet
Il a fallu plus de deux pour réaliser ce projet mais ça y est, c’est fait ! Cette aventure a commencé quand j’ai rencontré Laure Chantepy à Sophia Antipolis. Je venais de faire une conférence avec Teresa Colombi (LudoTic) au milieu d’ingénieurs, d’ergonomes, de chefs de projet de start-up et de grosses entreprises. Le sujet était : Street art participatif, quels intérêts pour le citoyen ? et quels liens avec l’UX (User Experience) ? La conclusion s’est imposée d’elle même. Plus on implique les utilisateurs/citoyens, plus le projet leur correspondra et mieux ils se l’approprieront. Cela a du sens, c’est pertinent et ça va durer dans le temps. Intéressant non ? On voit donc combien à notre époque il est capital de faire ensemble et pas juste faire pour faire, vite fait mal fait, clic droit, poubelle…
Et donc Laure me dit que ça serait génial de monter un projet avec l’Institut Claude Pompidou (ICP) dans lequel elle fait régulièrement des missions. Et c’est parti de là… ah oui, pour ceux qui ne connaissent pas, l’ICP c’est un lieu unique en France car il regroupe dans un même lieu des spécialistes des troubles neurocognitifs, qui accompagnent les malades à tous les stades de leur maladie. Il est composé de trois entités qui cohabitent dans le même bâtiment : premièrement un centre de recherche universitaire avec notamment le professeur Philippe Robert qui s’est fortement impliqué dans ce projet. Deuxièmement une partie accueil de jour et troisièmement un EPHAD pour les patients les plus atteints par la maladie d’Alzheimer et autres maladies apparentées.
De l’art.. et du participatif
Et tout ce beau monde était très excité à l’idée d’élaborer ensemble ce projet de street art participatif. Il faut savoir que l’art est déjà très présent dans ce bâtiment qui était autrefois un atelier d’artistes. L’art thérapie y est pratiqué régulièrement et de nombreuses oeuvres sont exposées dans les couloirs de l’institut. Un jardin intérieur conçu en 2012 était lui cependant assez morose avec ses grands murs de béton gris. Beaucoup de patients, aidants et visiteurs aspiraient à ce qu’il soit peint un jour… vous imaginez la suite ? c’était une trop belle opportunité pour nous…
L’idée a donc été de consulter les patients et aidants de l’ICP de diverses manières afin d’établir un recueil de souhaits pour définir le thème de ce projet artistique, une sorte de cahier des charges quoi. On souhaitait aussi avoir un style contemporain pour rendre un hommage au couple Pompidou, grand collectionneur d’art du même genre. J’ai donc contacté Olivier Charland que j’avais rencontré en 2018 quand j’étais allé en mission de prospection à Montréal. Artiste touche à tout, autant doué pour les murales que pour le graphisme ou le motion design, il était celui qu’il fallait pour ce projet.
Nous avons donc transmis à Olivier Charland notre « cahier des charges inspirationnel » pour qu’il puisse commencer sa réflexion. Un travail qu’il a réalisé en collaboration avec Cécile Gariépy, artiste également québecoise mais maintenant domiciliée en Australie. Dans la proposition qu’ils nous ont faite, on sent le sud et ses couleurs, avec une touche de Matisse aussi, vous ne trouvez pas ?
La réalisation de la murale
Le chantier à l’ICP s’est ensuite déroulé du 19 au 25 novembre. Les patients et aidants de l’Institut ont été invités à venir peindre avec nous les murs du jardin et les poteaux dans le grand hall, une participation qui a donné de l’énergie et de la joie à tout le monde. Egalement l’occasion de créer du lien, d’échanger, en partageant une activité artistique. Nous avons aussi accueilli plusieurs classes de collégiens et lycéens. Après une visite guidée du site et un échange sur la maladie d’Alzheimer, ils ont pu assister à la réalisation de la murale dans le jardin. Aujourd’hui cette oeuvre trône au coeur de l’ICP, un écrin splendide conçu par l’architecte Marc Barani. Elle sera d’ailleurs prochainement baptisée par les résident de l’ICP… Alors si vous passez un jour à Nice nord, à deux pas de la station de tramway, venez faire un tour dans ce bâtiment unique en son genre, le coup d’oeil vaut le détour !
Phenix Lab tient à remercier les entités qui ont porté avec nous ce projet : France Alzheimer, Innovation Alzheimer, le CHU de Nice, Cobtek et La Mut’. Nous tenons à saluer chaleureusement les financeurs qui nous ont fait confiance, merci à vous : la Conférence des Financeurs (CNSA), le Département 06, la Délégation générale du Québec à Paris et enfin Mentia.
> Instagram de Olivier Charland
> Instagram de Cécile Gariépy
Partenaires
Ce projet est également soutenu par les partenaires historiques de Phenix Lab : La Strada, Urban Painters, MU (Montréal), le Département 06, Sudelev, Unikalo, Ludotic, Digital Swing et Batinorme.
C’est grâce à nos partenaires que nous pouvons réaliser nos projets street art participatifs dans l’espace public et nos ateliers pédagogiques avec tous publics. Si vous souhaitez nous aider, contactez-nous et discutons des opportunités possibles.